La compagnie a annoncé cesser ses activités en mai dernier. Deux mois plus tard de nombreuses victimes sont toujours dans l’attente du remboursement de leurs billets. La compagnie affirme elle avoir remboursé la moitié des clients.
“C’est avec un immense regret que nous vous informons que nous ne serons pas en mesure d’assurer le vol que vous aviez réservé avec L’Odyssey”
C’est avec ces mots qu’en mai dernier les passagers de l’aéroport de Tours ont appris qu’ils ne pourront pas décoller pour Ajaccio, Bastia, Nice, Florence ou encore Genève.
Ces destinations estivales étaient censées être desservies par la marque commerciale du groupe Jet Airlines mais en raison d’un différend juridique avec un partenaire elle a décidé de renoncer à ses engagements. Résultat, les avions sont restés cloués au sol et ne décolleront jamais.
Un véritable fiasco dont le millier de passagers environ ayant réservé ses billets avec l’Odyssey est la principale victime.
En effet, deux mois après cette annonce de nombreux passagers sont toujours dans l’attente d’un remboursement.
La moitié des clients aurait été remboursés affirme le fondateur de l’Odyssey sans pouvoir pour autant nous indiquer le nombre total de dossiers à traiter.
Au sein du collectif de clients créé juste après l’annonce de l’annulation des vols le nombre de remboursement parait lui beaucoup plus faible. Seulement vingt personnes auraient été remboursées sur les 300 membres (ce qui représenteraient environ 600 voyageurs) selon François-Xavier Beuzon le fondateur du collectif.
François-Xavier Beuzon, fondateur du collectif, invité dans le JT de France3 Centre-Val de Loire.
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© Capture France3 CVDL
“Il y a eu trois vagues de remboursement, le 6 juin, une quinzaine de jours plus tard et une autre fin juin, avec à chaque fois une poignée de clients remboursés” détaille-t-il.
Une situation qui agace les clients. Virginie a déboursé 660 euros pour deux billets allers-retours Tours- Ajaccio. Elle s’impatiente.
C’est une escroquerie l’argent ils l’ont !! Qu’est-ce qu’ils en font ? Ils n’ont pas payé d’avion, de pilote, de kérosène, ils n’ont rien payé donc l’argent est où ?
Virginie, victime de la compagnie l’Odyssey
Même colère pour Laeticia qui avait elle aussi prévu des vacances en Corse.
La personne qui a créé cette société est un truand. Il nous a vendu du rêve
Laeticia, victime de la compagnie l’Odyssey
Laeticia dénonce également une “arnaque”.“Ça faisait un moment qu’il le savait. L’aéroport de Nîmes a subi exactement la même chose 3 mois avant nous. Je pense que c’est une grosse arnaque” dit-elle.
Depuis la mi-mai les clients tentent d’obtenir des réponses et des informations de la part de la compagnie. “Je leur envoie des mails quotidiennement. J’ai obtenu une fois une réponse disant que je serai remboursée la semaine prochaine mais je n’ai toujours rien” explique Virginie.
D’autres clients comme Laeticia ont reçu le retour suivant :
À ce jour un processus de remboursement a été engagé priorisant les situations les plus sensibles. Les demandes sont bien prises en compte et traitées au fur et à mesure dans la limite de notre trésorerie disponible.
Un retour qui a amplifié son mécontentement “Ça m’a gonflé. Comment jugent-ils un cas urgent ?” s’interroge-t-elle.
Interrogé, Clément Pellistrandi, fondateur de l’Odyssey, explique traiter en priorité les dossiers sensibles ceux concernant les familles et assure tout faire pour limiter au maximum le préjudice.
Le choix a été fait de ne pas se mettre en redressement pour rembourser les clients au plus vite et nous travaillons d’arrache-pied pour sortir de cette situation par le haut
Clément Pellistrandi, fondateur de l’Odyssey
Toujours d’après la compagnie régionale, les salariés ont accepté des réductions de salaires et des délais de paiement de salaires rallongés afin de faire face aux difficultés rencontrées.
A date la compagnie affrétée a gardé une grande partie de l’argent, ce qui nous oblige à piocher sur nos maigres réserves pour rembourser le clients.
Clément Pellistrandi, fondateur de l’Odyssey
Les déboires de la compagnie régionale ont couté cher aux victimes qui ont dû réorganiser leurs vacances à la dernière minute “On a pu se faire rembourser nos locations de logements et de voiture mais il a fallu retrouver une location de vacances au dernier moment,” raconte Virginie.
Mes billets m’ont coûté le triple depuis Paris. Pour réserver fin mai il faut avoir les finances qui vont derrière et tout le monde ne les a pas.”
Laeticia, victime de la compagnie l’Odyssey
Les clients n’ont pas d’autre choix que de patienter mais le temps presse.
Tous craignent un dépôt de bilan de la société Jet Airlines ce qui annulerait tous les remboursements “On est sur un fil” reconnait François-Xavier Beuzon.
Si la situation perdure, le collectif n’exclut pas de mener une action en justice.
Il invite déjà toutes les victimes à saisir individuellement la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) afin de faire pression sur le groupe Jet Airlines et d’obtenir un remboursement.